Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Pacific Béziers
Archives
17 mars 2019

17 Mars 2019

Prise de parole pour le 17 mars 2019

 

Nous sommes à l'entrée de cette rue autrefois rue du 19 mars 1962 débaptisée pour pour prendre le nom d'un officier figurant parmi les responsables du push des généraux du 21 avril 1961 à Alger.

Cette date tourne une page de l'histoire coloniale de la France.

Au-delà des anciens combattants qui sont dans les cérémonies , notre commémoration du

19 mars concerne toutes les souffrances de ce passé colonial que l'on ne voudrait plus jamais vivre. Hélas le colonialisme est dans les tentations des puissances capitalistes pour disposer et s'accaparer des ressources des pays et de leurs peuples.

 

En 2018 à Paris, se sont déroulés en présence de Mme Idalgo maire de Paris, et grâce à l'activité des associations des victimes de l'OAS, et aussi de l'association des Pieds Noirs Progressistes une cérémonie au cimetière du Père Lachaise. Voici quelques extraits  des discours prononcés.

Mais d'abord rappelons qui étaient Marcel BASSET, Robert EYMARD, Mouloud FERAOUN, Ali HAMMOUTENE, Max MARCHAND, Salah OULD AOUDIA. Ils étaient six, Algériens et Français mêlés. Tous inspecteurs de l'éducation nationale, réunis le 15 mars 1962, trois jours avant la signature des accords d'Evian, à Château-Royal dans le quartier d'El Biar, près d'Alger. Assassinés par l'OAS . Ils étaient tous dirigeants des centres sociaux éducatifs d'Algérie et qui menaient une mission fraternelle d'éducation et d'action sociale en faveur de la jeunesse. déshéritée des villes et des campagnes … "Les Amis de Max Marchand et de Mouloud Feraoun et de leurs compagnons" contribuent à préserver la mémoire des six victimes de l'OAS qui

le second texte est une déclaration de l' Association des Pieds noirs progressistes.

 

« Se souvenir ensemble, c'est rappeler avec solenité le souvenir de quelqu'in ou d'un événement important.
C’est rappeler sans cesse l’élément constitutif de la mémoire nationale et donc de son identité.
C’est un lieu et un moment privilégié de rencontre entre l’histoire et la mémoire.
Parce qu’elle sert d’exemple et de modèle, la commémoration engage l’État. Lorsqu’elle devient un jour férié, la nation tout entière participe, à ce cérémonial national.
« L’histoire est la mémoire du peuple » (Malcolm X).
« Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir » (Aimé Césaire).

Mais il y a danger à commémorer sans cesse, n’importe qui et n’importe quoi, une sorte de « commémorationite » qui ferait perdre sens et portée à la commémoration.
Dans le cadre de cette dérive mémorielle, on peut assister à un brouillage des valeurs fondatrices de la République, voir même à une inversion de la signification et des valeurs portées par un moment de l’histoire.
Un véritable détournement de la commémoration se met en œuvre qui consiste à célébrer des hommes, des idées ou des événements qui ne le méritent pas, ou qui sont même condamnables.
La commémoration se transforme alors en un moment d’apologie d’une idéologie criminelle, comme celle qui a pu conduire à commettre des actes barbares, pour reprendre les termes du discours du maire de Paris le 6 octobre 2011 pour qualifier le terrorisme de l’OAS.
Le devoir de mémoire comme fidélité aveugle à un passé controversé, expose à des abus de mémoire. On y cultive le ressentiment et le besoin de revanche.

 

Il est de notre devoir de lutter contre l’avilissement du souvenir qui transforme les bourreaux en victimes et les victimes en coupables.
Il appartient à l’État de condamner ces dérives mémorielles et d’empêcher leur cérémonial.
Ce qui n’est pas toujours le cas, tellement il est vrai que la mémoire et l’histoire entretiennent des rapports conflictuels avec le politique.
Pour reprendre ce qu’écrivait George Orwell en 1984 : « Qui contrôle le passé contrôle l’avenir. Qui contrôle le présent contrôle le passé ».

Restons fidèles aux valeurs et aux idéaux que nous partageons tous ici. N’écoutons pas ceux qui font profession d’oublier ce qui les gêne.
Notre présence ici, devant cette rue, est un rappel très fort à ce qu’il faut respecter, à ce qu’il faut honorer, à ce dont il faut se souvenir toujours, à ce qu’il ne faut oublier jamais. »

« A l’occasion de leur dixième Assemblée Générale les 6 et 7 octobre derniers à Vitrolles dans les Bouches du Rhône, les membres de l’Association des Pieds‐Noirs Progressistes et leurs,Amis,(ANPNPA ),ont réaffirmé leur engagement à poursuivre leurs actions pour que se renforce  l’amitié des peuples algériens et français, et pour combattre en France la montée des idéologies d’extrême droite, le racisme et la xénophobie.
A propos des déclarations du Président de la République Emmanuel Macron sur l’affaire Maurice Audin, ils estiment :

1/ Ils’agit d’une réelle victoire pour celles et ceux qui se battent depuis plus de 60 ans pour que soient reconnus la torture et l’assassinat de Maurice Audin par l’armée française.

2/ Le crime est reconnu par la France comme crime d’Etat, puisque l’assemblée nationale accorda en 1956 les pouvoirs spéciaux (incluant police et justice) au gouvernement général d’Algérie qui les délégua par décret à l’armée du général Massu.
3/ Il faut aller au delà du cas particulier du militant communiste Maurice Audin. D’une part cette reconnaissance ouvre la voie à celle des autres crimes d’Etat commis tant en France qu’en Algérie, comme le massacre de centaines d’Algériens le 17 octobre 61 à Paris. D’autre part, il y a eu des milliers de Maurice Audin, «disparus» comme lui pendant la bataille d’Alger.
4/ L’engagement est pris de l’ouverture des archives, mais jusqu’où ira cette ouverture ? Il faut que cette ouverture ne concerne pas que l’affaire Audin mais l’ensemble de la guerre d’Algérie. Clore cette «guerre des mémoires » que certains attisent encore à plaisir, nécessite que  les historiens aient accès à l’ensemble des archives (tant du coté français qu’algérien), afin que leurs travaux élaborent une histoire suffisamment argumentée, solide et incontestable pour être entendue et  cceptée par tous.

5/ Pour les Algériens, c’est la reconnaissance  que la torture et l’assassinat étaient une pratique systématique, normale et autorisée pendant la guerre d’indépendance.C’est aussi un geste vers l’Algérie officielle, et on peut caresser l’espoir qu’il y aura geste réciproque de la part du pouvoir en place »





* Nous sommes dans une période où sous des pretextes divers la puissance militaire est utilisée au moment ou les budgets sont en en augmentation. Le budget de l'armement nucléaire de la France est doublé. La guerre n'a jamais apporté de solution aux populations qui en ont toujours payé cher la part la plus lourde.

Le peuple algérien est dans un mouvement pour écrire une nouvelle page de sa destinée comme bien d'autres pays. Il a pu se libérer par une guerre d'indépendance la plus meurtiere et la plus violente des guerres de décolonisation.

L'ingérence des puissances militaro-industrielles n'est pas philantropique. Nous profitons de cette journée pour exprimer notre reprobation aux interventions militaires qui ne respecterai pas le droit international. Nous également par le calendrier dans la semaine contre le racisme et l'antisémitisme. Cela nous conforte pour continuer notre mobilisation.

Au delà des commémorations d'anciens combattants nous revendiquons l'amitié et la Paix entre les peuples. Pour les années à venir, nous devons tourner la page et ecrire une nouvelle page.





 

Publicité
Commentaires
Pacific Béziers
Publicité
Pages
Publicité